Joies et peines d’amitié

Elle arrive comme un cheveu sur la soupe, revient au galop, nous file entre les doigts, rend euphorique, comble, déçoit parfois, fait douter, nous nourrit, mais surtout nous fait grandir. C’est l’incubateur d’une panoplie d’histoires remplies d’émotions souvent opposées.

Amitié : mot de six lettres dont ma définition est infinie et prend mille et un chemins, parfois lisses, parfois sinueux. Jamais banals.

Vous souvenez-vous de votre première histoire d’amitié? De la fillette ou du garçonnet dans la cour de la maternelle qui vous a pris la main en vous demandant de devenir son alter ego? Amis pour la vie qu’on serait.  Utopie enfantine diront certains, véritable histoire d’amour qui dure toujours pour d’autres.

J’ai connu de grandes amitiés qui sont encore en vie, bien qu’elles aient prises, au courant des années, une teinte différente. Au secondaire, les soirées passées au téléphone à se raconter les faits divers de la journée ne se comptaient plus. Les soirées cégépiennes à discuter dans notre petite piaule de résidence étaient monnaie courante. L’université amenait son vent de fraîcheur agrémenté d’interminables soirées dans des cafés, de road trips à l’improviste, de moments d’euphorie qui se terminaient par des larmes versées sur l’épaule de l’autre.

Aujourd’hui, on se voit quelques fois par année, on se voit même de l’autre côté de l’Atlantique, trop peu souvent. Mais chose certaine, le cocon chaud et confortable qui m’unit à ces quelques femmes et même hommes de ma vie ne s’est pas effiloché avec le temps. Il a peut-être changé de forme, de texture, mais il est toujours là, prêt à nous accueillir lors de nos rendez-vous.

J’ai longtemps eu de la difficulté à accepter que nos chemins se séparent, que nos histoires ne soient plus aussi limpides qu’à l’été de nos 15 ans, que l’année de nos 20 ans, qu’au printemps de nos 6 ans, nous, petites siamoises dans la cour de recréation dont la seule préoccupation était la collection de billes qu’on s’échangeait avant de sauter sur nos pogos balls à l’unisson.

D’autres histoires se sont juxtaposées à celles-ci au fil du temps. Certaines éphémères, certaines réconfortantes, d’autres à distance et quelques-unes que j’aurais envie d’approfondir, mais qui restent en surface par crainte de m’investir, puis de perdre, d’être déçue et blessée.

Parce que l’amitié peut être aussi passionnel que l’amour, les blessures  font aussi mal qu’une peine d’amour. J’ai enterré quelques histoires en faisant le deuil d’une parcelle de vie, de ma vie. Perdre un ou une amie, c’est comme me perdre un peu. C’est fermer un chapitre de ma vie pour en ouvrir un autre.

Heureusement, je célèbre beaucoup plus de belles rencontres que je n’en pleure. Car une semaine sans voir des amis, c’est comme un régime de soupe au chou. Fade, tristounet et peu nourrissant. L’amitié se cultive, s’entretient, se renouvelle. Comme une soupe aux lardons bien consistante, riche et veloutée qu’on aurait pris le temps de concocter et de brasser le plus souvent possible sans la laisser sur le feu sans surveillance.

Cheers, amigos!

Chèvre-Laine

5 réflexions sur “Joies et peines d’amitié

  1. Les amis, c’est si important !! L’ami est là dans les meilleurs moments comme dans les moins bons ! Une amitié fidèle, c’est tellement précieux.C’est si bon d’avoir quelqu’un sur qui on peut compter ! Il y a une citation que j’aime beaucoup de Merle Shain disant « Les amis sont les êtres qui vous aident à être vous-même et à devenir la personne que vous devriez être. » Ça résume ma pensée globale de l’amitié. 🙂

  2. l’amitié vraie c’est celle qui reste, celle où l’on se retrouve comme avant, celle où l’on n’a pas besoin de parler pour se comprendre. Ma plus belle histoire d’amitié c’est sans doute la notre !

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