La vie c’est fragile

Je vieillis. Je suis encore jeune, mais chaque jour me rapproche un peu plus de la mort. Assez glauque comme approche, mais c’est une réalité. Je sais quand je suis née, je ne sais pas quand je vais mourir. Je réalise de plus en plus à quel point la vie est fragile. Ça tient à un cheveu. On meurt bêtement. Soit c’est la maladie qui frappe, soit c’est un accident.

J’ai peur de la mort. J’ai peur de ce qui se passe ou qui ne se passe pas après. Le néant. Quand j’essaie de penser qu’après ce sera l’infini, ça me fait vraiment peur, et je me mets à angoisser. Mon corps tremble et je deviens en sueur, donc j’évite d’y penser. Même en ce moment, j’écris sur le sujet, mais je m’efforce de ne pas trop y réfléchir pour ne pas avoir de mini crise.

Je devais avoir 7 ans lorsque j’ai réalisé qu’un jour, j’allais mourir. Et j’ai eu peur. Je me souviens très bien du moment. J’étais couchée dans mon lit au sous-sol dans la chambre que je partageais avec ma sœur. Je me suis mise à pleurer et à crier Maman. Elle est venue me voir rapidement pour me réconforter. Elle me disait que non, je n’allais pas mourir tout de suite et qu’il ne fallait pas avoir peur, que ça faisait partie du cycle de la vie.

J’ai été confrontée à la mort à 11 ans, lorsque le cancer emporta mon grand-père. J’étais allée le voir une dernière fois à l’hôpital pour lui faire mes adieux. Il me disait qu’il partait compter les étoiles. Je lui ai dit qu’il pourrait revenir lorsqu’il aurait fini. Et c’est là qu’il m’a dit que non, parce que des étoiles, il y en avait à l’infini. Que certaines disparaissaient, tandis que d’autres apparaissaient, donc ce serait sans fin.

Par la suite, la mort a frappé à la porte de mon autre grand-père, de mon troisième grand-père (le second mari de ma grand-mère), d’un oncle, du père d’une amie, d’une de mes grand-mères, de ma troisième grand-mère (la seconde femme de mon grand-père).

Et depuis un petit moment, j’en entends de plus en plus parler de la mort. Comme si elle était plus présente qu’avant. Et je me dis que plus je vieillirai, plus j’y serai confrontée. Et je n’ai pas envie.

Et ce qui me fait vraiment peur, ce sont les accidents. C’est ratoureux, on ne les voit pas venir et paf ! Un accident.

L’année dernière, un grave accident mortel impliquait une cycliste avec un camion. La cycliste, je la connaissais. Ça faisait un bon 10 ans que je ne l’avais pas vue, j’allais au secondaire avec elle. Mais je me surprenais à me demander : tiens, je me demande ce qu’il arrive avec elle. Ce n’était pas mon amie Facebook parce qu’on s’était perdue de vue, mais je peux vous dire que j’en ai ri une shot avec cette fille-là au spectacle de fin d’année de notre école et que j’en gardais de très bons souvenirs. Quand j’ai appris sa mort à 28 ans, j’ai vraiment été touchée.

La belle-sœur d’un bon ami de mon père est décédée il y a environ 2 mois. Elle attendait à un feu rouge lorsqu’une voiture lui a foncé dedans. Elle a été propulsée plus loin et est morte sur le coup.

Il y a une semaine, j’apprenais qu’un ami avait eu un grave accident, le laissant entre la vie et la mort. Ça m’a bouleversée. Encore une fois, je réalisais à quel point la vie c’est précieux, que c’est tellement, mais tellement fragile. Mais il s’accroche à la vie et je prie pour lui. Et je prie aussi pour mon entourage pour qu’une bonne étoile veille sur eux.

Isabêêê